Tahiti, à six assis...
Petit déjeuner, pas trop tôt, re-papotages, de tout de rien, nos aventures, les leurs, la météo qui vous accable et tout et tout. On se décide à bouger, il nous faut déposer les sacs dans une consigne, la pension n’accepte de les garder que jusqu’à 15h00 (?). Pas merci pour le service !
Après cette perte de temps, nous nous engoufrons dans la logan, c'est parti pour le tour de Tahiti, à six, assis confortablement...
Nous filons vers notre première étape, la pointe Vénus.
Situé sur la commune de Mahina, au nord de Papeete, il s’agit d’une plage de sable noir qui doit son nom à l’observation du passage de la planète Vénus par des astronomes venus exprès avec le capitaine Cook, lors de son second voyage en 1767. Le sable est noir et très fin, la vue sur Moorea plutôt sympas. Outre le côté historique, cet endroit est également le seul de toute la Polynésie à abriter un phare.
On repart en direction de la vallée de la Papenoo, rivière plus ou moins impétueuse suivant les endroits et surtout la météo ! Nous prenons notre temps dans cette route qui petit à petit se dégrade à mesure que l’on pénètre dans l’intérieur de l’île. Des arrêts photos nombreux dès que l’envie nous prend, il ne pleut pas et les cinquante cascades (nom d’un pan de montagne d’où s’écoulent cinquante cascades lorsqu’il pleut) sont à secs, seules certaines, plus grosses et permanentes s’offrent à nos yeux.
Plus loin, visite d’un marae, où nous expliquons les grandes lignes de ce lieu mystique Maohi à nos visages pâles.
Situé sur une colline, le relais de la Maroto, nous accueillera pour un repas fait de spécialités locales, poisson cru et sashimi pour les filles, Mahi-mahi sauce vanille pour d’autres et enfin, pour mon grand explorateur de frère, une assiette découverte avec épinards locaux, poisson cru etc avec dessert; tarte coco…
Comme toujours à cet endroit, il va se mettre à pleuvoir. Nous sommes dans les montagnes et les nuages se griffant sur les sommets environnants déversent des larmes nourricières. La nature en est resplendissante de verdure et de densité, juste pour le plaisir de nos yeux, pour certains marqués par la fatigue, mais pour tous, écarquillés pour n’en perdre rien.
A la redescente, on file au trou du souffleur, comme sur beaucoup d’île, il y a un endroit portant ce nom. Il s’agit d’un point de l’île où la houle océanique, à force de violence obstinée, entre sous le corail, se faufile dans les failles de la roche et, lorsque ces failles aboutissent d’un autre côté, chasse l’air qui s’y trouve en le « soufflant » de toute ses forces. On se laisse surprendre par cet air puissant et humide, l’occasion de rire des sursauts provoqués…
Sur les rochers, de curieux poissons, attendent, hors de l’eau dressés sur leurs nageoires pectorales. Encore plus curieux, ils s’en servent pour se déplacer sur les rochers, en marchant !!!
Juste inversion, les surfeurs, eux, attendent juste à côté, sur leur planche, la vague joueuse qui partagera avec eux un moment de glisse face aux blocs et à cette belle plage de sable volcaniques, noirs.
Pas de temps à perdre, direction les trois cascades, malheureusement l’heure tourne, et nous n’avons le temps que de voir la première. Nous traversons un joli sous-bois fait de Mapes (châtaigné local), manguiers, caramboliers et bambous géants et arrivons rapidement sur celle-ci. Elle tombe d’environ vingt-cinq mètres dans un bassin minuscule. Le temps de faire quelques photos et que tous les moustiques de Tahiti se rendent compte de notre présence et s’offrent un apéritif gargantuesque sur les rares surfaces dénudées de nos peaux. Nous capitulons, tous en voiture. Il nous faut regagner l’aéroport pour déposer notre auto, reprendre les sacs à la consigne avant seize heure trente sous peine de ne pas avoir la navette du loueur pour rejoindre le ferry pour Moorea.
On est trop fort, nous arrivons juste à temps ! J’aime quand un plan se déroule sans accrocs !
La traversée sera l’occasion de photos nocturnes, en effet, la nuit tombe à dix-huit heures et c’est justement l’heure à laquelle nous débarquons sur notre île. Stéphane traverse au même moment que nous et nous nous entassons à neuf, plus les sacs dans son land, le trajet de nuit parait interminable pour qui ne connait pas la route, il durera vingt minutes environ.
Arrivés à la maison, nous installons nos hôtes dans leur chambre, les faisons visiter et, tradition oblige, après les colliers de fleurs, le coco de bienvenue, cueillis dans le jardin, une noix « épluchée » au frigo et un coco dans sa gangue protectrice originelle, ouvert à la machette juste sous leurs yeux, deux pailles…
Maeva Te Fare (bienvenus à la maison)...