Death Valley

Levé un peu tardif, départ vers notre premier desert Américain, et pas des moindres, une zone géologique incroyablement tourmentée faite de collines, pitons et dépressions mêlées, un monde entièrement minéral écrasé par un soleil implacable.

Visitor center, comme prévu, notre pass acheté au Séquoia N.P. (National Park) est accepté, il suffit de laisser notre carte visible sur le tableau de bord lors de nos arrêts et visites, rien de plus ;

La chaleur est déjà importante et les visites à pied son fortement déconseillées, voir interdites après… dix heures du matin !

Nous faisons quelques stops pour des photos, parfois depuis la voiture, puis, on stop sur un parking. Une petite vallée de quelques kilomètres, à peine quatre, aller-retours, nous attire.

Casquettes, lunettes et sac à dos, on y va. Tout est aride, pas la moindre verdure, même pas de cactus, les quelques rares squelettes de plantes qui restent sont secs, archis secs. Rien. Un paradis pour les cailloux, le sable est la poussière. Les nuances de jaunes, beiges, blanc ou ocres dominent. Dans ce décor désolé, on s'attend à voir apparaitre un vélociraptor ou autre lézards belliqueux à tout moment. Pourquoi ? On sait pas mais c'est presque oppressant. Le ciel est d'un bleu intense, il essaie de rivaliser avec celui du Pacifique, il est peut-être aussi beau mais paraît bien plus... Sec.

On circule facilement dans cet étroit goulet, il y a des parties à l’ombre de certaines parois plus verticales et un peu plus hautes que les autres et on en profite. Nous arrivons sans trop d’efforts physiques, si ce n’est supporter la chaleur, à Red Cathedral, une très haute falaise d'un ocre rouge magnifique.

Sèche, cette chaleur est sèche, pas la moindre moiteur, j’ai l’impression de transpirer mais sans transpirer, l'impression de rester sec. Je ne transpire pas en poudre ? ça n'existe pas. Et pourtant... L’eau expulsée par mon corps pour le refroidir s’évapore presque immédiatement ! Nous annulons la deuxième partie prévue de notre excursion, plus assez d’eau, en cinquante minutes nous avons bu quatre litres d’eau sans nous en rendre compte. Mon sac à dos d’eau est vide…

On comprend mieux les avertissements concernant l’heure. Le soleil est un peu plus haut et… Plus d’ombre, la verticalité de l'astre a tout enlevé. Nulle part pour s'abriter, l'ombre de nos casquettes semble tout à coup bien dérisoire et inadaptée. Là, ça cogne sévère, il est dix heures et quart.

Voiture, clim, eau fraiche resté dedans. Quelqu'un veut faire pipi avant de reprendre la route ? Ben nan. Quatre litres d'eau et aucun pipi!!!

On repart pour le point que j’attendais depuis des années, celui pour lequel je pourrais mettre une coche "Ça c'est fait !" Le point le plus bas des états unis, situé à quatre vingt cinq mètres sous la surface de la mer (heureusement, ici, y a pas de mer !)...

Ensuite, le terrain de golf du diable, un lac de sel surnommé ainsi car lui seul pourrait jouer dans cet environnement de croutes de sel et de terre labourée et retournée par… la chaleur et la sècheresse !!!

La route est désertique pour ressortir de là, désertique et longue, on y est seul, à tel point qu’on se demande si je ne me suis pas trompé. Nous arrivons finalement dans un minuscule hameau, façon Bagdad café, un petit restaurant mignon comme tout nous tend les bras et… il est fermé, c’est son jour de fermeture. En face dans la station d’essencemuséebricàbracboutiqueavecossementsdedinausoresetattrapesrêvesindiensetheureusementunpeudebouffe, on trouve, quatre saucisses en train de tourner sur une plaque à vapeur et des petits pains. On fabrique nous-mêmes nos hots dog et sortons les manger sous une tonnelle prévue à cet effet. Un road Runner vient troubler notre quiétude, mais si vous connaissez, l’oiseau qui courre mais ne vole pas, celui qui énerve le coyote dans un dessin animé ! Oui! Bip Bip lui même !

Qu’il fait chaud !

On longe la Zone 51, cette gigantesque étendue désertique, propriété de l’armée américaine et réservée à elle seule. Tellement grande que les premiers tests en vol des avions furtifs de l’US Air Force ont été fait ici dans le plus grand secret. La légende, veut également que cette zone est également proscrite afin que les extra-terrestres, en lien avec l’état, complotent suivant une version, ou y soient retenus par l’armée qui trame quelque chose suivant une autre… Grandes quantités de versions existent toutes aussi farfelues les unes que les autres… Ou pas !?

En tout cas, le doute subsiste…

On retrouve notre hôtel où quelques ânes broutent les palmiers pas assez grands pour leur échapper et c’est là qu’on se rend compte que toute la végétation de la ville est coupé/brouté à la même hauteur !! Comme chez nous avec nos lapins mais plus haut !

Perception des maillots de bain, et plouf ! Enfin, moyen le plouf, l’eau est toujours glaciale dans la piscine, on s’y glisse mais n’arrivons pas à y rester.

Petite bière dans le jacuzzi pour se venger. Lui est brûlant par contre ! 'Sont marteaux ces Ricains!

On retourne au saloon pour un autre chili, chacun de nous sait déjà ce qu’il veut ! On s’installe, à la table d’a coté trois françaises croisées à la piscine de l’hôtel, apéro et… Pas de chili aujourd’hui, le cuisto n’a pas été livré, hamburgers si on veut (il parait qu’ils sont… mauvais !). On refuse, prolongeons l’apéro et filon à coté pour une bonne pizza, trop tard, plus de service, il est neuf heure et demie passée. On finira à la superette qui ferme à vingt trois heures en achetant des burgers, minuscules surgelés infects (ça, on le savait pas quand on les a acheté) à réchauffer au micro-ondes de la chambre.

Bonne nuit malgré la déception et le ventre un peu vide.

Demain, direction les vallées fertiles…

Death Valley

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