Cambodge nous voilà!

Saigon, 00H25

Les marchands de trottoirs ont presque tous rentré leurs étals, quelques lapins* (*voir arrivée à Saigon) courent frôlant les murs.

Le bus de 23h45 n'est toujours pas là, nous rassurons les filles déjà bien fatiguées d'attendre, assis sur nos tabourets en plastique, à même le trottoir tels des naufragés de la route avec les autres passagers et les bagages, la venue, maintenant hypothétique de notre bus couchettes!

Ah! Ces magnifiques bus couchettes ! Vaisseaux amiraux naviguant sur des routes quasiment désertes la nuit, avec leurs couchettes sur deux niveaux dans lesquelles on voyage vraiment allongé. De plus, en grands habitués des transports en communs, nous avons préparé un ou deux films par ordi portable pour pouvoir se regarder ça à deux avant de s'endormir...

On nous a fait le coup du bus de nuit!!!

"C’est comme un bus de jour-là, mais y roule la nuit. Donc y roule et c'est la nuit! En plus il y a un changement à Phnom Penh! QUOI? Il y a un changement à Phnom Penh pour aller à Sihanouk ville? Ben oui sinon vous iriez directement en Thaïlande..."

... pas de plagia messieurs Chevallier et Laspalès, simplement, en fait de bus couchette, nous avons eu un bus normal, avec une couverture prêtée pour essayer de dormir ! Déception des filles... et des grands.

Le voyage sera très pénible, clim version congélateur impossible à régler ou couper. Arrivée à 3h30 à la frontière Vietnamo-Cambodgienne, elle est fermée jusqu'à 6h00. Le bus coupe le moteur, donc la clim. Il est verrouillé, est-ce pour que personne ne descende ou plutôt et surtout pour que personne ne monte? Des ombres passent autour du bus de temps en temps, je suis réveillé, debout dans l'allée, je ne dormirais pas. Il ne se passera rien. L’air, peu à peu devient très chaud, étouffant... Anne Marie ouvre un oeil, nous nous regardons en silence, la complicité va déclencher un fou rire dans cette obscurité torride, ça fait du bien. on se calme, elle s'endort à nouveau, pas moi. Dès l'ouverture de la frontière, le congélateur redémarre, changement de pays sans encombre, il reste quatre heures et demi de route pour notre escale Phnom Penhoise...

"Dès l'arrêt du car

on a eu un choc

une impression bizarre

est-ce une autre époque?" * (* Nougayork, hommage à C.Nougarro)

quels changements!, quelles différences!,  quel choc!!!

La première impression dès la frontière passée, le far west, maisons sur pilotis (en bois/bambou/beton...), routes pas toujours goudronnées, terre battue, graviers... 

Nous découvrons, avec le Cambodge, la pauvreté extrême et la mendicité qui va avec!

C'est dur, très dur, on s'y attendait, on nous l'avait dit, mais en fait non, on ne s'attendait pas à ça! le Cambodge, pays le plus miné au monde, voit les rangs de ses estropiés gonflés de 300 personnes chaque mois ! Ce pays magnifique meurtri par la folie des hommes, se relève doucement avec des inégalités criantes contre lesquelles nous ne pourrons pas grand chose ou si peu...

Les sourires qu'on nous offres contrastes tellement avec tout ça! les gens semblent heureux...

Nous arriverons finalement à Sihanouk ville vers...

... 17h30, fourbus et Anne-Marie exténuée. À la vue de sa température très élevée, je prends la décision dès notre arrivée à l'hôtel de faire venir le médecin. Injections, prise de sang, mise sous perfusion. Elle restera "accrochée" à sa lampe de chevet par son goute à goute, comme ça pendant trois jours!

Nous avions choisi de venir passer quelques jours à Sihanouk ville, station balnéaire sur la côte sud, pour profiter de la plage et de la mer chaude. Nous avons finalement eu, durant tout notre séjour, une fin de mousson très marquée! Pluie abondante tous les jours, rares éclaircies. Nous profiterons tout de même un peu, la chaleur est là dehors et dans l'eau. Nous découvrons une cuisine extrêmement relevée et prenons nos habitudes dans un petit resto de plage, cuisine excellente, jolie déco et personnel sympas (un peu trop à mon gout avec mes fifilles qui, du coup, peaufines leur anglais!).

Dans les rues les petits métiers ont évolué, massages, épilation, crustacés au barbecue, vente de bracelet...

Une fois ma chérie bien remise d'aplomb, nous profitons ensemble deux jours du bord de mer puis nous prendrons la direction de la capitale, à 5h00 de bus d'ici.

Le jour de notre départ (10h30) il fait grand beau, pas un nuage (ou si peu)...