Nous voilà partis. La Stuart Highway c'est la route historique des pionniers en Australie. Son nom vient de John Mc Douall Stuart, un des premiers européen à avoir traversé l'Australie du Sud au Nord. Elle est souvent appelée "The track" (la piste/la trace).

Elle a permis de relier Adélaïde au Sud, à ce qui devait devenir Darwin au Nord. A l'époque, la couronne britannique voulait peupler au plus vite le Nord afin d'empêcher les français d'y débarquer...

Pour changer un peu, et surtout ne pas faire comme tout le monde, nous l'empreinterons à l'envers, du Nord vers le Sud. Sortir de la ville n'est pas si simple, dans les faubourgs, plus de panneaux de direction et comme pour notre sortie à Kakadu, on va se perdre un peu au départ ! Une fois trouvé le bon chemin, pendant que nous roulons les trois filles se remettent au travail de classe. Quel courage elles ont toutes les trois ! Nous croisons nos premiers "Road train" oui oui ! Les trains de la route, des camions énormes pouvant avoir jusqu'à quatre remorques. Les plus longs font environ soixante mètres de long et roulent généralement à plus de 110 km/h. Notre Toyota est confortable et marche bien, la boite automatique avec levier au volant surprend un peu au départ, les accélérations sont assez franches. Par contre, on va vite se rendre compte que ce véhicule est équipé d'un moteur six cylindres (pour les profanes, il consomme plus ! ) et du coup le budget carburant explose. En moyenne 80 dollards par jours. 80, c'est justement la vitesse à laquelle nous choisissons de rouler pour essayer de contrôler un peu le dit budget.

Nous quittons the track et nous nous dirigeons vers Lichfield National Park (Nat.Pk), premier stop devant les termitières magnétiques de Batchelor. Elles sont appelées comme ça à cause de leur orientation Sud/Nord impeccable, vraisemblablement pour préserver leurs garde manger de la chaleur des rayons du soleil ! Cet alignement surprenant et la forme même font un peu penser de loin à des pierres tombales.

La chaleur est écrasante, nous refaisons le plein d'eau à la citerne du site. On essaie d'avoir en permanence (+/-) 30 litres d'eau pour notre consommation et 20 litres pour la vaisselle etc. Pour le carburant, nous avons décidé de refaire le plein à chaque fois que le réservoir est à la moitié, les stations essence sont rares.

Nous reprenons notre route pour arriver enfin à Florence fall's. Nous faisons notre repas et je finirais par faire partir un aigle et deux corbeaux qui s'intérressaient de trop près à nos saucisses en train de griller dans la poëlle à dix mètres de nous. On croit rêver ! Un bel endroit, avec des chutes d'eau tombant dans une piscine naturelle pour se baigner à l'abri des crocodiles. Une petite balade tranquille, pour arriver enfin à la vasque où nous nous rafraîchirons un peu avec des poissons n'ayant aucune crainte de nous. Ce moment ne durera pas, écourté par un violent orage, très impressionnant et notre camper van assurera notre salut juste à temps !

On bosse un peu le temps de l'averse puis nous reprenons la direction de la Stuart, c'est trop isolé ici et je ne suis pas tranquille, mais ne voulant pas inquiéter le reste de la troupe, je prétexterais de gagner du temps sur notre route de demain.

C'est la fin de la journée et en chemin nous apercevons des dizaines de kangourous qui broutent ça et là, certains proche de la route. On s'arrête et tous se figent et nous toisent calmement, contrairement à nous, excités et agités de les voir. Plus loin, Nana aperçoit deux émeus et part à leur poursuite pour tenter de prendre une photo sans succès. Les poules géantes ont disparu, évanouies dans la végétation dense.

Après avoir acheté un "ice bag" (sac de glaçons de 5 kg) pour assurer le froid de notre glacière et acheter deux bières à la station, nous allons finalement nous installer pour diner et dormir près d'une cure et d'une église.

Un envol de chauves souris à la tombée de la nuit nous offrira un spectacle privé. Dans la nuit, vers trois heures, l'alarme de l'église retentit et nous serons délogés peu après par un pseudo vigil même pas en tenue. Peu importe on fait quelques centaines de mètres et nous finissons notre nuit sous des arbres en retrait de la route, face à la station service fermée.

A 6h00 le réveil sonne, nous reprenons notre route en direction du Sud...

La route des pionniers

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