une fin de semaine à la capitale

Nous tombons par hazard, en allant prendre un café dans une petit local tout proche, sur une pancarte "maison à louer, bord de plage". Aussitôt je saisis mon vini (téléphone portable)  et appelle, nous la visiterons demain matin... On finit la balade et arrivons au petit café qui est en fait... une poissonnerie ! Poe Rava (Perle Noire), la poissonnière, nous servira deux cafés dans des mugs que ses filles lui ont offerts pour la fête des mères !

Et une vente complémentaire ! Bel esprit commerce, j'aime.

Ce n'est pas une mais finalement deux maisons que nous allons visiter le lendemain avec un bel accès dans un jardin avec une pelouse finissant sur une plage de sable blanc puis le lagon. Nous allons jeter notre dévolu sur la plus près de l'eau. Il y a quelques menus travaux à  faire et j'entre dans la négo travaux/baisse de loyer que la propriétaire accepte... tout le monde y trouve son compte ! Sauf... Ses enfants qui ne comprennent pas notre deal et feront barrage quelques jours plus tard, la maman ayant été  évacuée sanitaire sur la Nouvelle Zélande, ce sont eux qui vont conclure l'affaire en l'annulant. Après quelques jours de négo, la prise de métrés et les recherches des tarifs des différents matériaux et des coûts de main d'oeuvre, tout tombe à l'eau.  On s'était projeté dans cette maison, avec sa terrasse ombragée face au couchant.

Nous sommes écoeurés. Anéantis. Le moral est au plus bas, nos débuts ne se déroulent vraiment pas comme prévu.

Pour changer, il re-pleut.

Nous avons pris rendez-vous pour voir trois voitures différentes à Papeete. deux vendeurs viendront, le troisième non et oubliera de me prévenir. Il sera même surpris par mon appel lui demandant s'il va venir... La nonchalance Polynésienne...

On prendra une journée de réflexion et rappelerons Pauline, la jeune propriétaire de notre future voiture, une métropolitaine rentrant en France bientôt.

Rendez-vous est pris pour jeudi prochain. Nous nous rendons, ce jour là, à Papeete pour quarante huit heures afin d’aller au salon du tourisme, on en profitera pour récupérer notre carrosse !

Deux fois par an, l’office du tourisme de Polynésie organise un salon pour promouvoir ses îles, auprès… des locaux ! Des offres très alléchantes y sont proposées aussi bien pour l’hébergement que pour les vols inter-îles ou même les loisirs (nautiques pour la plupart)…

Nous voulons mettre à profit ces offres pour aller sur quelques îles que nous n’avons pas encore visitées lors de nos précédents voyages. Dans l'archipel des îles sous le vent et les Tuamotus, ces îles coraliennes que les filles ne connaissent pas encore. A force de recherches infructueuses tant pour le logement que pour du travail, le tout plombé par une météo exécrable nous avons envie de bouger et finalement notre itinérance commence à nous manquer...

Jeudi 6h20, comme convenu avec Olivier et Charly, nos propriétaires (de la maison qu'on loue, pas de nous !), nous sommes prêts et profitons de leur voiture pour rejoindre le ferry. Il fait bon, nous nous installons tous les six et la twingo nous emmène fièrement jusqu'au quai à quinze minutes de là ! Timing parfait, achat des billets, une demie-heure plus tard nous débarquons à Papeete. Nous petit-déjeunons puis posons nos affaires à l'hotel Tiare (celui de d'habitude !) et filons vers l'ancienne présidence où se déroule le salon.

L'ancienne présidence est en fait la plus récente des deux ! En effet, la politique est très animée ici, il y a eu cinq changement de gouvernement en trois ans. La nouvelle présidence (celle redevenue "l'ancienne") a été voulu et construite par et pour Gaston Flosse, l'homme fort de la Polynésie depuis trente ans et a été quatre fois élu président du territoire. Après de multiple rebondissement, c'est aujourd'hui Oscar Temaru qui est président et cet autonomiste ne veut pas utiliser le magnifique batîment qu'il a tant de fois critiqué... Il est donc retourné s'installer dans l'ancienne présidence qui du coup est redevenue la nouvelle...

Nous arrivons sur place, le président vient de partir après son discours d'ouverture (il est également ministre du tourisme), c'est déjà l'effervescence, nous sommes accostés de toutes parts, mais nous nous dirigeons directement vers les maisons d'hôtes que nous avons (surtout Nana) repéré sur internet et avec qui ma vahiné a échangé quelques mails.

Une pension de famille à Huahiné, une autre à Maupiti, un hôtel à Bora Bora et sur les conseils de patricia (qui y a été l'année passée en famille) une autre pension sur Fakarava, ce magnifique atol des Tuamotus. En plus de nos envies, nous devons chercher et réserver d'autres logements (souvent les mêmes que pour nous, sur les mêmes îles) pour Seb et Sophie qui viendront nous rejoindre et bourlinguer un peu en solo de ce côté-ci de la planète. C'est exténuant, une fois les réservations prisent, il nous faut faire la queue pour arriver au guichet de Air Tahiti (ne pas confondre avec la compagnie qui nous a transporté depuis la Nouvelle-Zélande : Air Tahiti Nui, "Nui" voulant dire "grand/grande" en tahitien et qui fait uniquement "l'international") qui dessert les cinq archipels Polynésiens. En effet sur présentation de nos factures ou réservations d'hôtels ou maisons d'hôtes, cinquante à soixante pour cent de remise nous sont accordés sur le prix des billets...

La foule, la chaleur, la cohue et le bruit nous viderons les batteries, mais nous ressortons de là regonfflés et joyeux.

J'ai du retarder notre rendez vous avec Pauline et c'est en fin d'après midi que nous nous rencontrons pour finaliser l'achat du bolide. Les papiers, la voiture, tout est conforme, je trouve même une bonne place pour la garer, c'est plutôt difficile à Papeete. Tout roule, depuis longtemps, je n'avais plus dit ça !

Ce soir, nous mangeons aux roulottes. Les roulottes : Une institution ici, surtout sur la place Toata de Papeete. Il s'agit de camions/cuisine, proposant toute sorte de plats. Chez nous, nous connaissons les pizzas, sur la même idée, ici on vous propose de la cuisine locale, poisson cru, cuit, nouriture Asiatique, pizzas bien sûr et même... kebab !  La vraie particularité vient du fait que vous choisissez une table et vous pouvez commander ailleurs. l'idée, c'est que chacun mange ce qu'il a envie. Par exemple, ce soir Nana et Laetitia vont manger Asiatique, c'est à ce camion que l'on s'est attablé, Pamela choisit une pizza ailleurs et moi du veau à la broche sauce vanille. Le camion hôte facture les boissons.

Le vendredi matin nous retournerons finaliser quelques bricoles au salon du tourisme, puis, en voiture irons faire quelques courses au Carrefour de Punaauia. Finalement les prix ne sont pas mieux que dans notre Champion de Moorea.

Traversée  calme en ferry, retour à la maison en parfaite autonomie, en plus il fait beau !

C'est décidé, demain nous allons à la plage...

... Oui, mais ça c'est demain.