Yogyakarta,

Entrée en gare de Yogyakarta,

Il ne pleut pas.

Nous sortons de la gare, interpellés par les taxis, Becakes et autres rabatteurs. Le mieux est de ne pas répondre pour éviter d'entrer dans des discussions interminables ou de dire que nous avons déjà tout réservé et subitement, nous devenons inintéressant.

Quelques minutes sacs aux dos  au milieu de la foule et nous arrivons à notre première adresse. On visite les chambres, simples, ventilateur et mandi (comprenez, wc genre "à la turc" mais avec un siphon pour éviter les odeurs et un bassin reservoir d'eau pour la toilette et la chasse, une douche). Tout est nickel, il y a même une piscine ! On prend.

Ca fait du bien de retrouver la civilisation avec son confort, sa propreté et de pouvoir déambuler dans des rues touristiques avec des boutiques... Mais toujours pas d'eau chaude, on s'habitue !!! La première envie plonger dans cette belle piscine avec cette chaleur c'est le pied... Micheline et Olivier partent à la recherche d'une agence pour prendre le billet retour de la Mich... Nous avons quelques soucis pour acheter un billet sur internet et oui les compagnies aériennes indonésiennes ne prennent en compte que des cartes bancaires... indonésiennes !

Ils mettront plus de deux heures à trouver un billet, au double du prix vu sur internet, avec une escale à Jakarta (la ville préférée de la Mich'!) pour rejoindre Singapour.

Une fois ce point réglé, douche puis repas dans un warung, assis sur des tapis, avec de longues tables basses, au milieu des locaux et des touristes indonésiens, nombreux à venir manger ici.

Nous avons repéré quelques agents de voyages qui proposent la visite de Borobudur et le site de Prabanam. On compare, petite négo et réservation pour le jour suivant.

Lors d'un retrait, j'oublie la carte bancaire de Nana dans un distributeur. Cela compliquera quelque peu la suite.

Levés à quatre heure du mat', avant l'appel à la prière (sur que le muezzin va faire une déprime) (bien fait !), ce matin, nous partons pour le temple de Borobudur. Un temple Bouddhiste, le plus grand d'Indonésie, deuxième (dans l'ordre d'importance pour les Bouddhistes) après Angkor wat (rappelez-vous, à côté de Siem Reap) au Cambodge !

Il a été plusieurs fois vandalisé durant les siècles passés, les Bouddhas décapités ou leurs visages fracassés par des intolérants. Bizarrement, les tremblements de terre passés on fait moins de dégats même celui de 2006...

Nous sommes cinq, à l'heure prévue, notre minibus arrive, il s'agit en fait d'un gros 4X4, dans lequel nous serons seuls (il a six places !) quel luxe, quelle chance, un véhicule privatisé sans le réclamer. Le chauffeur est adorable, dès qu'il voit que nous voulons faire une photo, il s'arrête sur le bord de la route. En chemin, nous apercevons le Mérapi, magnifique volcan culminant à 2925 mètres d'altitude. Sa dernière éruption en 2006 a causé quelques décés. Il est considéré comme l'un (si ce n'est "le") plus dangeureux de Java. Il se réveille tous les quatre à six ans environ. Explosif, il crache des nuées ardentes (roches en fusion, cendres de 500°C) qui dévalent ses flancs à une vitesse de 300 km/h. Puis se calme de nouveau pour quelques années.

Très belles visions des cocotiers se refletant dans les rizières fraichement repiquées, avec lumière du matin et brume... par moment, des cartes postales, impossibles à capturer dans nos appareils photos mais dont le souvenir reste superbe.

Le 4X4 s'immobilise enfin, nous passons par le bureau des entrées, un sarong est noué à notre taille, par respect pour Bouddha. Le chauffeur nous indique le point de rendez-vous. Nous sommes dans les temps, il est 6h00. On aperçoit déjà la silhouette imposante de cet édifice plutôt massif construit en pierres volcaniques noires.

Un escalier grimpe vers le sommet, de tous côtés, des bouddhas, tournés vers l'extèrieur du monument, plus haut, sur le septième niveau (les quatre premiers sont carrés, les trois suivant sont ronds et le total correspond aux sept paliers pour atteindre le Nirvana !), des cloches de pierres, dans lesquelles se trouvent des statues de Bouddha, assis en tailleur, les mains dans diverses positions. Les bas reliefs historiques ou (et) décoratifs nous enchantent, le détail des sculptures est remarquables. Ce sanctuaire, édifié entre 750 et 850, comptait à l'origine 502 statues de Bouddha, 43 ont disparu et au moins 300 sont endommagées (décapitées !). C'est un lieu magique entouré d'une verdoyante végétation. On aime y déambuler et regarder au loin, le calme et la sérénité, la brume du matin peu à peu se dissipe mais déjà nous ressentons la chaleur, il est temps de continuer notre chemin et de retrouver notre chauffeur...

... Nous sortons de l'enceinte du sanctuaire, notre sarong nous est repris. BEUHHEUUU!!!

Plus loin, avec Olivier, nous restons en arrêt devant une tête de Bouddha en pierre taillée d'un seul bloc ! Négociation, emballage du paquet et transport jusqu'à notre véhicule de cette reproduction bien lourde. Nous ne voulons pas rater notre coup de coeur, nous regrettons encore la tête en bronze de Siem Reap et c'est ce qui nous a fait prendre rapidement la décision de cet achat... 500 000 Roupias indonésienne, 42,50 € environ.

Petit dèj' puis suite du tour. Je vais voir au bureau des entrées pour acheter en douce un sarong à Nana, je n'ai pas assez d'argent et ne pourrais en retirer que demain, si je peux récupérer la carte... 

Entre les deux sites, la fatigue se fait sentir dans le 4x4 et nous profitons de la route pour nous assoupir. Lorsque nous ouvrons les yeux, nous découvrons le site de Prabanan... Cette fois, le plus grand site Indouhiste d'Indonésie, ce lieu rassemble le plus grand nombre de temples Indous de Java. Contrairement à Borobudur, le tremblement de terre de 2006 a fait des ravages ici, datant de la même période, la plus grande partie des temples et édifices sont détruits, répertoriés pour leurs reconstructions avec l'aide de l'UNESCO, ce sont des monticules de pierres qui nous laissent imaginer leur grandeur passée !

Nous faisons autant attraction que les monuments encore debout et une séance photo puis d'autographes nous prendra un peu de temps et nous devrons l'interrompre sinon nous y serions encore... (le retour à notre banalité occidentale sera dur au retour !).

Un spectacle et les musiques javanaises nous accompagerons une partie de la visite ajoutant à la splendeur du lieu.

Tous les après midi, la pluie complique nos sorties, nous arrivons à l'hôtel avant.

Dernière journée avec la Mich, et oui voilà déjà les trois semaines en sa compagnie finies, que de superbes moments passés avec elle. Et des souvenirs marqués à jamais dans nos mémoires... Nous profitons d'aller faire un massage traditionnel (que de rire) de 1H30... Profiter de faire quelques achats souvenirs. Et voilà, il est déjà l'heure de la raccompagner à l'aéroport. Nous mettons son sac à dos dans le taxi et lui faisons la surprise d'aller avec elle jusque là. Photo avec les douaniers, les taxis et les porteurs, la grande orange est encore "exotique" pour quelques heures...

Tout se passe bien, quelques formalités, papiers, signature et timbre fiscal...

C'est bon.

Les jours suivants nous permettrons de travailler un peu plus assidument et de souffler. En effet, notre itinérance commence à peser et une fatigue générale se fait sentir. Au final, nous allons passer dix jours à Yogyakarta. Un soir, nous allons même dans un resto dont la spécialité est... les serpent! Une assiette de serpent au curry pour Nana, une de serpent grillé et flambé pour Olivier. ça ressemble à du poissons ou du poulet pour la texture, pas beaucoup de goût, si ce n'est celui des sauces. Le cobra est plein d'anneaux (genre arretes de poisson), le Python, n'en a pas, et donc il est meilleur!!!Nous en profitons pour expédier "notre tête". Olivier s'est renseigné à la poste, pas de problème, le tarif est même plutôt attractif, jusqu'à vingt kilos, environs quatre vingt euros...

Je parts en becake (ici, c'est un pousse pousse) avec mon carton scotché et ficelé, arrive à la poste, fais faire une caisse en bois sur mesure par un artisan à l'extérieur du batiment et expédie mon colis... 38,222 kg et là, on ne rentre plus dans aucune case ! Une fois de plus, "on" ne réfléchis pas en "solution client", 38 kg = trop lourd, caisse de 70X40X30 cm = trop petit pour le bateau, la seule solution l'expédition en avion !!! de 550 à 1100 €.

AAAAARGHHHHHHHHHHH...

... Retour à l'hotel avec ma caisse. Elle va trainer dans nos pattes durant trois jours.

... Nous devons nous résoudre à laisser ici "notre tête".

NON ! On va chercher tout le week-end des solutions, c'est un véritable "casse tête" (si je le fais pas là, je le fais jamais !) des transporteurs, tout le tour de la ville est réalisé et finalement il nous faudra les trois jours évoqués pour solutionner notre problème après avoir envisagé de la casser en plusieurs morceaux pour faire plusieurs colis, rien de tout ça, on trouve la solution nous même... Et oui, "l'achat" de deux mètres cube sur un navire pour le Havre puis messagerie jusqu'à Lyon (certains d'entre vous vont être solicités pour la récupération de l'objet !!!), coute moins cher que notre petite caisse en avion ! Pas loin de 300€ quand même ! Pourvu qu'elle arrive...

ça, c'est fait!

Tiens ! A la une du journal d'aujourd'hui, une photo du Mérapi. Je me renseigne, il crache de la fumée noire depuis hier mais rien d'alarmant malgrès l'effondrement du dôme supérieur le mois passé... Je consulte sur internet le site de volcanologie français classé dans mes favoris (on essaie de penser à tout !) remis quotidiennement à jour. ça bouge en Colombie, à Hawaï et en Russie mais pas un mot sur Java. Tant mieux.

Notre visa se termine le 2 décembre, il faut le faire prolonger (30 jours = 25 Dollards US x4), visite au bureau de l'immigration près de l'aéroport, entre trois et cinq jours nous sont annoncés, dans l'après midi si nous payons un coût exeptionnel (non officiel) pour la signature du chef du... DOUBLE ! Pour coller un autocollant, escrocs !!!

Donc ; NAN !

Après plusieurs jours passés ici, nous partons en direction de Malang, plus au nord est, afin de se rapprocher de la suite de notre périple sur Java. Cette ville est en dehors de tout passage touristique et nous la choisissons pour son...

... Bureau d'immigration, et oui, nos billets pour Darwin en Australie sont réservés et payés, le 13 décembre. Donc, prolongement du visa obligatoire. A peine débarqué du train, taxi, bureau de l'immigration. Nous sommes refoulés pour notre tenue indecente (pantacours des parents) (!) Nana est furieuse... On a nos sacs, toilettes, changement de pantalon ; On peut passer !

Nous courons de droite et de gauche pour acheter les formulaires, les remplir  sans erreur (ils sont en Bahasa Indonesia uniquement !) et surtout personne ne nous aide et il faut les remettre au guichet. Il faut patienter. Attendre, attendre, attendre. Nous traversons la route pour nous restaurer dans un petit warung de l'autre côté de la rue, juste en face. On revient, un peu d'attente encore, suivi d'un bon moment de patience. Finalement, les policiers nous annoncent trois jours de delai. Je leur explique que c'est trop long, demande si il y a un moyen pour accélerer les choses moyenant un PETIT supplément. Non, des hommes intègrent. Je le crois pas, les seuls sur 260 millions et on tombe dessus ! Explications, formulations de phrases afin d'impliquer des fonctionnaires dans notre problème ! (Je crois que dans toutes les négos et tractations, mon bon chef serait fier de moi !!!).

DEMAIN matin nous est annoncé. YES, on a gagné deux jours et gratos en plus !!!

On file dans une maison d'hôtes, puis visite de la ville à pied en passant involontairement par le marché aux oiseaux (aucun détail ne sera fournis sur ce que nous y avons vu, juste pauvres bêtes), dans ce marché, il y a aussi, les vendeurs de graines et d'insectes et autres asticots pour nourrir les volatiles...

Glace dans un grand restaurant Américain, retour au bercail, grande chambre, clim, WC occidental, eau chaude (une pensée pour la Mich, quel bonheur !!)...

Lendemain matin, retour au bureau de l'immigration, à l'heure indiquée par un fonctionnaire (9h00), je me présente au guichet, je dois... attendre, au bout d'une heure (je ne veux pas les brusquer) je demande où on en est, une demi heure plus tard on me remet un papier afin de régler les visas, je descend au guichet, en dix minutes c'est fait. Je remonte et là on me dit...

DEMAIN matin entre 7h30 et 9h30, sinon, lundi (on est vendredi !). Je ne comprends pas, demande des explications, Ben ouais, fallais venir plus tôt, là c'est plus de 10h30, on n'aura pas le temps pour aujourd'hui...

Re-explication de mon désaroi, peut être cet après midi vers 15h00, sinon demain.

On traverse la route, mangeons dans le warung, discussions avec des locaux, de tout, de rien, de nos visas de la suite de notre voyage.

13h00, l'un des hommes avec qui nous discutions me propose d'aller voir en face si mes visas sont prêts, je lui dit vouloir attendre 15h00, il insiste,  je lui demande de venir avec moi pour traduire et m'aider, ok, il y va justement.

Nous nous asseyons, un homme le salut, un autre plaisante avec lui, il va chercher son dossier (il travail à la FAC et s'occupe des dossiers de certains étudiants), je lui demande de parler du mien. J'entends mon nom, mes visas sont prêts.

Un "Terima kasih banyak!" ("merci beaucoup") en direction de l'homme mais aussi des fonctionnaires (surtout, ne froisser personne) et je pars rejoindre mes trois amours... Les sourires sur les visages, Nana est en train de finir de recoudre la chaussure de Laëtitia. Nous demandons à notre cuisinière comment faire pour aller à la gare routière, elle nous dit de l'éviter et charge une femme de nous accompagner au bord de la route pour héler pour nous le bus local vers Probolinggo (donc prix normal sans passer par des intermédiaires douteux...), encore merci mesdames.

Probolinggo, nouvelle gare routière, mini bus, marchandage, attente, chauffeur ne tenant pas sa promesse de départ immédiat, Olivier tout rouge et mini bus qui du coup part tout de suite, direction Ngadisari et notre maison d'hôtes près du volcan Bromo, notre prochaine étape...